ENTRE LA FRANCE ET LES ETATS-UNIS

Né en 1970, Jeremy Lirola grandit dans une famille où le rock et la pop côtoient quotidiennement le jazz. Quand il a 8 ans son père part vivre à New-York, ville à cette époque particulièrement débordante d’énergie et de créativité. Il y passera chaque année quelques semaines et va faire connaissance avec la scène créative new-yorkaise des années 90, Steve Coleman and Five Elements, Cassandra Wilson, John Zorn en trio avec Bill Laswell et Joey Baron, Greg Osby…

À 9 ans Jeremy prends des cours de percussion et de piano. Un jour il découvre une guitare basse laissée chez lui par le bassiste d’un des groupes de rock et de musique africaine de son beau-père, saxophoniste. Jeremy adopte l’instrument et découvrira la contrebasse un peu plus tard.

AU DÉBUT

Il entre au conservatoire de jazz de Strasbourg, puis au Centre Musical et Créatif de Nancy (aujourd’hui Music Academy International), ainsi qu’ à l’université de Strasbourg, où il obtient une licence de musique.

Au Conservatoire Supérieur de Musique et de Danse de Paris, où il passe son prix de jazz en 1998, il fait des rencontres fortes. Notamment celle du contrebassiste Jean-François Jenny-Clark avec qui il étudie la contrebasse, et qui restera pour lui une inépuisable source d’inspiration.

Durant ses années d’études, Jeremy Lirola joue déjà dans de nombreux groupes de jazz, dont le quartet nancéien Yllen 4, avec lequel il enregistre quelques premières compositions sur un premier CD – 1.2.3 et … , remarqué Disque d’Émoi Jazzmagazine en 1992. Il joue avec de nombreux musiciens et groupes de la scène jazz de l’est de la France : le Vibraphone Special Project du vibraphoniste Guislain Muller, le saxophoniste Philippe Aubry, ou les musiciens manouches Marcel Loeffler et Mandino Reinhardt.

Il collabore durant seize ans, avec le guitariste, organiste et compositeur Bernard Struber et son z’tett à géométrie variable. Le Bernard Struber z’tett est constitué alors des membres réguliers Benjamin Moussay, Frédéric Norel, Eric Echampard, Jean-Marc Foltz, Mike Alizon, Raymond Halbeisen et Serge Haessler. Le cercle de musiciens comprends aussi Stephan Oliva, François Melville, François Thuillier, Jean-Luc Cappozzo, qui rejoignent souvent le groupe pour certains concerts. Différents projets ont lieu ont lieu avec des musiciens tels que : Willem Breuker, Louis Sclavis, ou encore Archie Shepp. Quatre albums voient le jour : Le Phare avec Louis Sclavis, Les Arômes de la Mémoire, Parfum de Récidive, Les Noces de Dada hommage à Frank Zappa, qui caractérisent ces années avec le Bernard Struber z’tett.

CONTREBASSE CLASSIQUE


De 2004 à 2009 Jeremy Lirola reprends des études de contrebasse classique au conservatoire de Strasbourg, avec Stephan Werner. Il va jouer régulièrement avec des ensembles de musique classique ou contemporaine comme l’Ensemble Linea, La Follia, et les orchestres symphoniques de Mulhouse, Strasbourg, ainsi que dans des productions de l’Opéra National du Rhin.

THÉÂTRE

Ses rencontres le mènent également vers le théâtre.

Avec la Compagnie S’Appelle Reviens d’Alice Laloy, il fait une reprise de rôle du musicien Eric Recordier et tourne avec le spectacle 86 cm, Molière jeune public 2009. Il joue aussi avec le Groupe Incognito, le Théâtre de la Cruelle, la compagnie Les Méridiens. Il est artiste associé au théâtre des TAPS à Strasbourg, où il réalise les musiques pour plusieurs éditions du festival de lectures de textes contemporains les Actuelles.

Au Théâtre National de Strasbourg, avec la comédienne et metteuse en scène Laure Werckmann, il réalise la musique pour la Troupe Avenir n°6, projet destiné à faire découvrir le théâtre à « des jeunes qui sans cela ne se seraient jamais rencontrés ». Il fait un travail musical avec les 18 jeunes acteurs et réalise avec eux, au plateau, la musique de la pièce – J’aimerais reformuler ce que j’essayais de te dire juste avant – adaptée du roman d’Édouard Louis, Changer : méthode.

C’est au théâtre des TAPS en 2012 qu’on lui offre une carte blanche, moment saisi pour réunir le quartet dont il rêve depuis longtemps.


LEADER

Quartet avec Denis Guivac’h au sax alto, Jozef Dumoulin au piano et Fender Rhodes, Nicolas Larmignat à la batterie. Jeremy signe la musique de son premier album, Uptown Desire – titre référence à son influence new-yorkaise. Le disque sort avec le Label La Buissonne, distribué dans le monde par Ecm Records. Il est remarqué par un Révélation Jazzmagazine en 2016.

La deuxième création du quartet qui comprend aujourd’hui Maxime Sanchez au piano et au Nord, voit le jour en 2017, avec le festival Jazzdor. Le nouvel album – Mock the Borders – avec le Label La Buissonne-Ecm Records sort à l’automne 2021. Le titre Mock the Borders veut se jouer des frontières liées au pouvoir, qui se dressent et s’immiscent toujours d’avantage dans notre monde d’aujourd’hui.

Parallèlement en novembre 2019, Jeremy Lirola crée son premier solo de

contrebasse pour le festival Jazzdor- Mystic Materials.

Fervent d’éclectisme, détestant les étiquettes, classements, ou hiérarchies diverses qui n’épargnent aucunement le monde de la musique, Jeremy recentre pourtant aujourd’hui son activité autour du jazz et des musiques improvisées, et continue ses collaborations dans les autres sphères musicales.

TRANSMISSION …

Dans ses activités de transmission et d’enseignement, Jeremy Lirola enseigne la guitare-basse et la contrebasse à l’école Boléro d’Oberhausbergen. Il codirige un atelier de pratique collective et de découverte de l’improvisation avec enfants et adultes.

Il a effectué également de nombreux remplacements au Conservatoire de Strasbourg en classe de contrebasse.

Jeremy a par ailleurs pratiqué temporairement des séances de musique en crèche, notamment durant la pandémie lorsque la rencontre avec le public était impossible. Durant ces séances la contrebasse et d’autres objets sonores mêlés à des histoires, permettait la rencontre avec les tous jeunes enfants.